Damian plongeait son regard une dernière fois dans celui de la jeune femme avant de tourner les talons et de s'en aller vers l'ascenseur. Devant le poste, le jeune milliardaire leva les yeux au ciel, admirant les dernières étoiles. Sur le chemin du retour, marchant d'un pas lent, le jeune milliardaire ne pu s'empêcher de faire une halte : « A n'importe quelle heure du jour et de la nuit, il est possible de prendre un bon café à New – York. Je vous en prie gardez la monnaie ». Buvant tranquillement le café que le vieil homme lui avait servi, Damian arrivait enfin chez lui, rassurant ainsi son majordome qui commençait à s'inquiéter.
Aussitôt en paix le serviteur alla se coucher … Otant son smoking pour revêtir des habits de sport, l'anglais ne pu s'empêcher de faire quelques pompes, quelques tractions avant d'aller prendre une douche. En sortant, la sonnette retentit. Regardant sa montre posée sur la commode de sa chambre, l'homme se demandait qui cela pouvait bien être à une heure aussi tardive. Mettant un pantalon en toile et une chemise qu'il laissa ouverte, le playboy s'équipa d'une arme qu'il trouva dans son coffre. Descendant les escaliers, il alla ouvrir la porte et quelle surprise lorsqu'il vit la jeune femme flic sur son palier, tremblant et trempée par le déluge qui régnait.

- J'ai le dossier. Je peux entrer?
- Je vous en prie, dit Damian avec un léger sourire.

La jeune femme franchit le seuil de la porte, la porte se refermant aussitôt derrière elle. L'entrée donnait sur un gigantesque salon. Au milieu de la pièce un immense canapé devant une cheminée allumée. Damian invita donc le lieutenant à s'asseoir. La laissant quelques minutes, il la laissa avec œuvres d'art, souvenirs, photos, tableaux, et en compagnie d'un bon feu. Ramenant une serviette, et de quoi se changer … Enfin une chemise …

- Vous m'excuserez mais je n'ai que cela. La salle de bain est au second.

Alors que Kaythlin gravit les escaliers, le jeune homme lui attendit et dans l'attente il admira encore une fois certaines photos posées sur le rebord de la cheminée. Ses deux filles, sa femme, ses parents … Tous disparus … Songeur, il se dirigea vers un petit bar. Prenant la carafe en cristal, il se servit un verre accompagné de quelques cachets. Reposant le tout, il s'installa sur le canapé et attendit patiemment le retour du lieutenant.
Quelques minutes plus tard, elle redescendit enfin. En bon gentleman, Damian se leva et regarda avec attention la jeune femme qui descendait les escaliers.

Toujours d'un léger sourire … Enfin de compte cela vous va bien.

Les deux individus se mirent alors à travailler, feuilletant avec attention le dossier du capitaine Parker. Rien de suspect. Des états de services exemplaires … Cela n'étonnait guère le jeune milliardaire, il était temps de passer à une autre méthode. Une personne a toujours une part d'ombre en elle. L'invitant à le suivre dans son bureau, aussitôt qu'ils entrèrent les lumières s'allumèrent ainsi que les ordinateurs et les écrans de contrôle.

- J'ai une autre question pour vous, qu'est-ce qu'un homme aussi riche que vous fait-il avec une arme, avez-vous peur de quelque chose, de quelqu'un, Monsieur Wayne ?
- De vous ? Pas le moins du monde … toujours souriant.

Damian était là assis écoutant attentivement cette jeune lieutenant de la police de New – York. S'amusant presque de la situation, il répondait aux questions par d'autres questions. Questions auxquelles elle ne dédaignait répondre …

- Pas de café. Vous en aurez un demain matin en sortant de votre charmante cellule de dégrisement. Cela ne doit sûrement pas être aussi luxueux et confortable que votre demeure mais vous verrez, c'est cosy. Il y a même un banc et de charmants colocataires qui vous tiendront compagnie. Ils apprécieront sûrement une aussi charmante compagnie que la vôtre. Par contre je vous conseille de garder vos petites provocations pour vous, ils sont assez... Irritables.
- Moi ? Une charmante compagnie ? Je suis heureux qu'elle vous plaise …
- Sauf évidemment si vous coopérez où dans ce cas, je pourrai faire un geste, éventuellement.
- Mon histoire est passionnante n'est ce pas ? Dit – il en regardant le dossier du lieutenant.
- Monsieur Wayne? Vous êtes libre. Vous pouvez y aller.

Alors que la nouvelle concernant le relâchement du Lord Anglais sembla la surprendre, le lieutenant suivit son supérieur dans le but de comprendre la situation … Damian lui resta seul dans cette petite pièce. Se levant, le rire moqueur, il ne pu s'empêcher de prendre la photo sur la table et de la ranger soigneusement dans la poche intérieur de sa veste. Se regardant une dernière fois dans la vitre teintée tout en se passant la main dans les cheveux, l'espion sortit et se dirigea vers la sortie sûr de lui, en lord dirons nous.

- Vous ne pourrez pas éternellement vous cacher derrière votre argent, Monsieur Wayne.
- Mathématiquement … Si … d'un ton moqueur. Je serais ravi de continuer cette conversation, Lieutenant Swanson, c'est ça ? Malheureusement je suis attendu. Mais voilà ma carte au cas où vous voudriez vous refaire une petite conversation de ce genre, certes inutile mais très amusante. Sur ce, je vous souhaite une bonne nuit.

Montant dans la limousine qui l'attendait, Damian rentra immédiatement chez lui. Entrant dans son bureau, les capteurs de mouvements activèrent les écrans et le jeune homme pu se mettre à travailler. Sur les trois écrans devant lui, un puzzle … Un puzzle qu'il fallait résoudre pour arriver au cœur du problème. Quelqu'un avait assassiner son informateur … Mais qui ? Pour le moment, Damian entreprit de faire quelques petites recherches sur la belle Lieutenant de police.

- Qui est cette charmante demoiselle Monsieur ?
- Je vous présente le Lieutenant Kaithlyn Swanson, Alfred.
- Sans être trop indiscret, quelle sorte d'intérêt lui portez vous?
Damian regardant son majordome … Elle enquête sur la mort d'un de mes informateurs. Elle me soupçonne d'ailleurs …
- Ah je vois … Est ce vous qui l'avez tué ?
- Mais pas du tout … Qu'est ce que vous avez ce soir ? Avec vos questions ?
- Heu rien …  Et vous, avez – vous une piste quelconque ?
- D'après le rapport de police, c'est un calibre 9mm qui serait venu à bout de ce brave type. Sauf que cela ne m'avance à rien …
- Vraiment aucun suspect ?
- Tout le réseau mafieux. Peut – être des policiers corrompus. Cette ville en est infestée. Il n'y a qu'une seule personne qui pourrait m'aider, c'est cette femme.
- Vous lui faites confiance ?
- J 'ai appris à ne plus faire confiance, à personne à part vous bien entendu.

La nuit se passa et Damian s'endormit dans son bureau. Le lendemain matin, son vieux majordome vint tirer les rideaux et réveiller son jeune maître. Prenant une douche rapide, et s'habillant vite fait, jean, polo, le jeune homme descendit dans un petit café huppé du centre ville ...

- Tu penses que je pourrai étudier à Paris, Papa ?
- Tu n'es encore qu'au lycée mon cœur … Profites ...
- Ce que je veux savoir c'est si ce sera possible ?
- Je ne peux rien vous refuser à ta sœur et toi, tu le sais bien, dit – il en enlaçant sa fille lui déposant un baiser sur le front.

Le père et sa fille continuèrent leur marche et arrivèrent enfin à quelques mètres du petit café parisien. Damian était là avec sa fille attendant le bon moment pour traverser. De l'autre côté de la rue, sa femme Meg et sa fille Helena … Un dernier sourire, un dernier regard … Un voile blanc, et le milliardaire reprenait ses esprits en prononçant le prénom de Meg.
Dans les bras du lieutenant Swanson, en sueur, Damian ne distinguait rien. Reposant sa tête sur l'épaule de la jeune femme, il porta sa main au visage du lieutenant lui caressant délicatement la joue comme s'il avait vu un fantôme. Elle l'aidait tant bien que mal à avaler ses cachets et quant il eut retrouver meilleure mine, elle l'assit sur une chaise se trouvant non loin de là.

- Je suis persuadée que vous avez une explication plus que logique à tout ça, n’est-ce pas ?
- D'une mine affreuse et au bord du gouffre, vous savez déjà de quoi il en retourne n'est ce pas Kaythlin ? Certaines personnes n'ont qu'une cicatrice sur la cuisse … Je ne suis pas en bonne santé voilà la vérité, et la vérité vraie pour une fois.
- Vous avez conscience de m’avoir fait la peur de ma vie?! J’ai failli appeler les pompiers …
- Il ne vaut mieux pas éveiller le moindre soupçon quant à mon état de santé …

Le lieutenant Swanson savait certes énormément de choses sur Damian, mais ignorait tout de son quotidien. Dans la presse people, le jeune Wayne était décrit comme milliardaire, philanthrope, aidant son prochain et laissait paraître une image de lui qui ne laisserait planer aucun doute quant à un état de santé précaire. En réalité, si cela venait à se savoir, le jeune homme perdrait plus qu'un travail pour le compte de sa majesté, mais aussi le droit de regard et la direction de la société familiale.

- Ca va aller ? Vous avez besoin de quelque chose, un verre d’eau, de whisky ?
- On va éviter l'alcool pour ce soir si vous le voulez bien. Un verre d'eau suffira je vous remercie, dit – il fatigué.
- Je vous apporte ça et après vous devriez aller vous reposer. Et contrairement à ma formulation ce n'était pas un conseil...

Damian ne dit rien et commença à raccompagner la jeune femme à la porte de l'appartement. Fatigué, il lui ouvrit la porte, alors qu'elle allait partir, elle se retourna.

- ... Ah et Wayne? Ca vous dérange beaucoup si je dors sur votre canapé ce soir? Je sais bien que cela ne se demande pas mais il pleut toujours et ma voiture n'est pas tout à côté...
- Esquissant un sourire, j'ai mieux qu'un canapé à vous proposer lieutenant.

Refermant la porte, les deux individus montèrent à l'étage du penthouse. Il installa Kaythlin dans l'une des deux chambres d'ami. Lui souhaitant une bonne nuit, il alla lui même se coucher. Enfin … Posant dans un écrin son alliance et sa chevalière, il s'allongea sur son lit, ouvrit les rideaux à l'aide de télécommande et admira pendant plusieurs heures le déluge et les éclairs qui déchiraient le ciel.
Levé aux alentours de neuf heures, Damian parcourant le couloir, pu admirer quelques instants la jeune femme dormir. Souriant, il descendit les escaliers retrouvant ainsi son majordome préparant un petit déjeuner français comme Damian aimait les prendre.

- Vous allez manger avec nous, Alfred.
- Avec vous monsieur ? Vous voilà schizophrène ?
- Voyant la jeune femme arriver, je vous en prie aucune allusion …